Røsnæs Rundt, randonnée autour d’une presqu’île danoise

Roesnaes rundt

Mis à jour le 11 juillet 2024 par Julieb29

En train de Copenhague à Kalundborg

L’affaire avait mal commencé, avec un train manqué, puis un train de remplacement en panne, et au final un train de rattrapage bondé, pour en attraper un dernier allant au terminus de Kalundborg. Merci DSB (la SNCF danoise) pour ces moments de bonheur ferroviaire comme on les aime. Sans cela je n’aurais pas autant apprécié d’arriver à Kalundborg à 11h16 pour sauter dans un des 3 bus par jour…qui a été assez sympa d’attendre l’arrivée du train, pour partir à 11h18.

Røsnæs, région viticole du Danemark

Du coup, comme j’ai fait la causette à mon chauffeur de bus privé. Il m’a déposée entre deux arrêts, juste devant le domaine de Dyrehøj vingård, bien à l’heure pour le repas de midi. Évidemment, j’ai goûté au vin danois, qui sans être fameux à la dégustation, s’est révélé une fois leur délicieux cabillaud pané en bouche. Avant de partir sur les chemins, le vendeur de vin adorable, ayant remarqué mon sac de randonnée, m’a tendu une carte papier du parcours de Røsnæs rundt. Petit détour dans les vignes, avant d’attaquer mes premiers kilomètres, pour rejoindre le parcours balisé, à partir du village suivant.

Pause fraîcheur à l’église de Røsnæs à Usetrup.

Le début de la route se fait donc le long de la route nationale, en partageant la piste cyclable. Mais la beauté immaculée de la petite église de Røsnæs vaut bien un peu d’asphalte. Charmant moulin traditionnel en activité, à la sortie du village.

Suivre la flèche jaune de Røsnæs Rundt

Explosion de couleurs et de senteurs dans la chaleur moite de cette deuxième journée d’été danois. La presqu’île de Røsnæs, formée à l’âge de glace, est connue pour son biotope particulièrement riche en fleurs, batraciens, serpents et papillons français. J’ai longtemps hésité entre faire le parcours de Røsnæs Rundt à pied ou à vélo, et maintenant je sais que porter mes 8 kilos de matériel sur le dos était un très bon choix.

Guidée par le phare de Røsnæs

Après avoir rencontré la faune locale composée de salamandres, serpent noir, chevaux sauvages, et vaches à fourrure, je recroise des humains à l’approche du phare. Son petit café et la visite du phare sont gérés par une association de retraités. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est le point d’eau des toilettes : ce qui veut dire que je vais pouvoir me ravitailler et avoir assez d’eau pour le café du matin. Le luxe.

Dormir à l’abri du phare

Littéralement. Niché sous le phare, un petit abri de bois offrira une halte dans mon parcours autour de la presqu’île. Un point de vue exceptionnel, plein ouest, quasiment au ras de l’eau. Ce qui veut dire, coucher de soleil en ligne de mire, mais aussi un costaud vent d’Ouest pile dans l’axe. On ne peut pas tout avoir. Le soleil rasant fait apparaître la silhouette des éoliennes de Samsø, le vent porte le vrombissement sourd des moteurs de porte-containers.

En terrain connu

C’est toujours assez bizarre de se retrouver à dormir dehors, juste sur un matelas, sans tente. Les nuits scandinaves étant fraîches, j’ai rarement eu l’occasion de le faire. Ce qui était encore plus déroutant au final, c’était ma certitude de trouver refuge en cet endroit, comme si j’avais réservé une nuit d’hôtel. J’avais repéré ce shelter et sa position exceptionnelle depuis des années, et entre temps, j’ai visité à peu près toutes les îles que j’avais en paysage de fond (la Fionie au sud, Samsø en face, les montagnes de Mols au nord-ouest, puis Sejerø en tordant le cou vers le nord), et même le bras de mer que j’ai passé de nuit lors de la course à la voile de la Sjælland Rundt. J’y ai retrouvé la même luminosité nocturne et le va-et-vient de navires brillants comme des sapins de noël.

Une presqu’île, deux ambiances

Au petit matin, le vent avait forci et le soleil peinait à percer à travers une couche de nuages bien dense. Après une première journée de randonnée sous le signe du cagnard, la deuxième me promet des paysages dramatiques. Ça tombe bien, je me prépare à affronter la partie nord, plus sauvage et aussi plus longue (et mieux balisée, au passage). Parfois j’écoute un épisode du podcast de Radio France Le temps d’un bivouac, pour égayer certaines longueurs. Ici, les sons de la nature sont bien trop stimulants. Et puis il vaut mieux garder l’œil sur où on met ses pieds, entre herbes hautes, cascades, renard amateur d’algues, étangs et marécages.

Visite de Kalundborg

Un bus plus tard, me voici de retour à la civilisation, en plein centre-ville historique de Kalundborg (prononcer « Kalonbo »). Avant de reprendre un train pour Copenhague, je voulais saluer les cinq tours de l’Église notre dame dont l’intérieur étriqué dénote avec sa silhouette majestueuse. Beau retable néanmoins. Lovées autour des grandes tours, de jolies maisons de poupées, dont la plus vieille maison résidentielle d’Europe, sans eau ni électricité. Je passe par hasard devant la maison de naissance du prix Nobel de littérature Sigrid Undset. La pluie menaçait, j’ai abrégé la visite. Si d’aventure vous avez une petite faim à Kalundborg, je vous conseille la brasserie SKØL bryg, et le restaurant Asgers fisk (testé trois fois lors d’événements privés à Copenhague, ses fruits de mer sont à tomber).

Me croyez-vous si je vous dis que mon train de retour est parti et arrivé à l’heure ?  

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