Mis à jour le 10 mai 2024 par JulieB
Faire du cyclotourisme au Danemark sonne comme une évidence. Relativement plat et bien pensé pour se déplacer à deux roues, c’est le pays parfait pour des vacances ou des longs week-ends au contact de la nature.
Prendre le train avec un vélo au Danemark
Pour se concentrer sur une zone géographique, l’idéal est de sortir de Copenhague en train, et ensuite continuer à vélo. Le choix s’étant porté sur la Fionie (l’île entre le Jutland et Seeland – Copenhague), il suffisait de descendre à Odense, après une heure de trajet. Si on oublie le système de réservation de ticket ubuesque et onéreux, et des wagons dédiés très mal conçus (absence de rampe pour monter les marchepieds, peu d’espace de manœuvre pour un vélo portant des sacoches, des sangles de fixation cassées, contrôleurs pas cohérents sur les mesures anti-covid, etc.), un train en retard et un changement de quais laissant 5 minutes de délais à 5 vélos chargés à bloc pour trois jours en autonomie. Nous sommes quand même bien arrivés à Odense, et c’était le bémol du séjour…enfin presque!
La Fionie, berceau des contes d’Andersen
Telle un tremplin entre le Jutland et Zeeland, la Fionie n’est malheureusement qu’une île de passage, où peu de gens prennent le temps de s’arrêter. Et pourtant…N’oublions pas que c’est l’île natale d’Andersen, et notre potentiel d’imagination se construit durant notre enfance. La Fionie est sans conteste un décor de contes, quasiment intact. Ces fermes et maisons à colombage et toit de chaume bordaient déjà les chemins, bien avant la naissance de l’auteur, et n’ont pas pris une ride. Devant chaque maison, une mare où barbotent des oies et des canards, dans les champs, les lièvres et les cerfs gambadent joyeusement. Une nature en pleine floraison ajoute une dernière touche colorée à ce tableau parfait.
Des itinéraires pour explorer la Fionie à vélo
De nombreuses routes « bike-friendly » sillonnent l’île. Pour préparer votre itinéraire, vous pouvez jeter un œil à opencyclemap. Une fois sur place, des petits panneaux bleus vous permettent de savoir sur quel numéro de route vous êtes et quand il faut tourner. Rien ne vous empêche d’improviser si une route vous inspire plus qu’une autre. Parfois séparées de la route principale, les pistes sont irréprochables. Et si en près de 200 kilomètres nous avons essuyé deux crevaisons, seul un pneu en fin de vie était à blâmer. Vu l’entrain des locaux, je serais prête à parier que nous étions dans le journal local du lendemain : « Double crevaison à Faaborg un jour férié, désespérés, les cyclistes prélèvent un pneu sur un VTT abandonné sur le port et parviennent de justesse à leur campement avant la tombée de la nuit.»
Dormir dans un shelter
Les nuits sont encore fraîches au Danemark, et la météo changeante. Donc nous avions réservé un shelter pour la nuit sur le site de udinaturen. Fait de rondins en bois, cet abri sommaire apporte une protection contre la pluie et le vent sur 5 faces, ainsi qu’une surélévation et de quoi suspendre la nourriture. Nous avions aussi accès à une table et un cercle de pierres pour allumer un feu de camp. Il était bien précisé sur le message d’accueil que prélever des branches dans la forêt était interdit, donc nous nous sommes fournis en bûchettes chez le fermier le plus proche—ravi de tomber sur quelqu’un avec qui parler. Nous avions également accès à des toilettes sèches, et un point d’eau potable. Pour la douche, c’était la mer en bas d’un escalier descendant à pic vers une plage de galets. Gratuits ou payants (30kr-5€/ personne), ils ont différents degrés de confort. Nos voisins de shelters avaient carrément de mignonnes petites cabanes à étages, complètement fermées. La nôtre avait l’avantage de pouvoir s’endormir en regardant les étoiles.
Bonjour Julie,
Aussi paradoxalement que cela puisse être, le Danemark est « LE » pays du vélo avec des infrastructures bien pensées, des pistes cyclables propres et sécurisées et c’est un vrai plaisir de prendre son 2 roues et quelles surprises que les trains ne soient pas du tout adaptés au transport de notre bicyclette .. On a galèré pour aller à Malmö par le train avec nos vélos, ticket spécial, payant, pas de place dans le train avec pourtant des emplacements mais occupés par des non cyclistes et pas vraiment de quoi les accrocher. On a vraiment été surpris par cela. J’espère que ça va s’améliorer ..
Michel
Bonjour Michel, Complètement d’accord. Si les S-tog sont vraiment ergonomiques pour voyager avec un vélo localement, les trains de type Intercity sont juste un casse-tête. En plus de ça, j’ai toujours peur de me prendre une amende en cas d’erreur…à 100€. Je n’ai pas tenté la traversée pour Malmö, aussi parce que j’ai entendu beaucoup de retours d’expérience assez mitigés. Je trouve malheureux que de se déplacer en voiture reste plus économique que le train. Comme quoi, il y a toujours matière à s’améliorer tant au niveau logistique, que pour promouvoir des moyens de déplacement plus respectueux de l’environnement. DSB, si vous nous entendez…
J’ai beaucoup aimé l’île de Fionie, je l’ai même trouvée, par endroits, un peu plus vallonnée que les autres régions du Danemark (au nord je crois).
Je ne connaissais pas les Shelter, en été, cela doit être très plaisant ! 🙂
C’est effectivement plus vallonné…en tout cas, à vélo c’est très clair. Le point culminant de l’île est dans le Sud Ouest, qu’on surnomme les petites Alpes de Fionie.
Les shelters sont appréciés en toute saison, surtout en hiver quand les conditions sont plus rudes (trop pour une tente). En été, c’est moins tranquille et plus difficile d’en trouver un de libre. Donc en mi-saison comme nous l’avons fait, c’est vraiment top!