Mis à jour le 1 août 2023 par JulieB
Anholt, petit grain de sable en forme d’oiseau, posé en plein centre de la mer du Kattegat, enclavée entre le Danemark et la Suède. Bel et bien isolé, ce coin de paradis réputé pour son soleil, son gin et sa colonie de phoques fera le bonheur des amoureux de nature et d’ambiance à la fois simple et chaleureuse.
Arriver à Anholt
Il est de ces endroits qui vous font oublier tous les détours qu’il a fallu endurer pour y arriver. Après plus de 10 heures de transports et 3 trains en retard (DSB au top, comme à son habitude), la récompense n’en est que plus savoureuse. Au départ de Copenhague, il vous faudra trouver un voire deux trains pour Aahrus (environ 300 kr A/R), puis prendre le letbane jusqu’à Grenå (1h, 65 kr). De là, il reste un bon 40 minutes à pied jusqu’au port. La traversée, quant à elle, dure 3 heures et ne coûte que 100 kr hors saison. Si vous avez le temps, arrêtez-vous à la jolie boutique de produits fermiers juste avant le terminal ! Si vous êtes du genre impatient (et pas trop inquiet pour la planète), un avion-taxi vous attend à Roskilde.
Une île stratégiquement située
À mi-distance de 50 km entre le Danemark et la Suède, au sud de Læsø et à 70 km au nord de Sjælland, Anholt voit à peu près tout ce qui passe dans la mer du Kattegat. De nos jours, on n’observe guère qu’un va-et-vient incessant de supertankers, au large de la pointe nord-est (le parc éolien entre Grenå et Anholt empêche tout trafic commercial). Mais pendant les guerres napoléoniennes, Anholt fut le théâtre d’une sanglante défaite entre les Anglais – occupant l’île, et les Danois, préoccupés de récupérer cette base stratégique.
Un parfum de vacances
Après avoir fini de frôler 150 éoliennes, l’effervescence monte dans les coursives du Anholt. Plein à craquer, le petit ferry déverse alors son flot d’îliens d’un week-end. Dans une mécanique bien huilée, les valises à roulettes et les glacières s’empilent dans les remorques de vélos déjà postées sur le quai. Un parfum d’églantiers sauvages flotte dans l’air chaud de la fin d’après-midi. Les touristes disparaissent vite, me laissant une libre appréciation d’une plage de sable blanc. À moins de deux minutes de ma chambre. Déjà conquise.
Le tour d’Anholt à pied
Chacun ses lubies, on est d’accord. Donc je ne chercherai pas à vous expliquer pourquoi le but de ce voyage est de faire le tour d’Anholt à pied. Entre traversée du désert et paradis de bébés phoques, je n’ai absolument pas été déçue. D’après ma montre, j’ai crapahuté à peu près 28 km, 47 mètres de dénivelé, pendant près de 11h. J’ai délibérément pris mon temps. Vous allez comprendre.
Oerkenen, le désert danois
Pas 36 chemins sur Anholt, donc pas trop compliqué de trouver se retrouver dans le désert de bon matin. Pas une âme, et une carcasse de mouton léchée par le soleil en guise de bienvenue. À part ça, le désert n’a rien de commun avec les dégradés d’ocre du Wadi Rum jordanien. Le désert d’Anholt, ou Ørkenen, est une explosion de couleurs et d’autant d’espèces végétales que je n’avais jamais vues auparavant. En ligne de mire, le fameux phare autrefois hérissé de canons (le Fort York des Anglais), qui apparaît et disparaît au gré des dunes – et où ont été enterrés les malheureux soldats danois.
La plage colonisée par les phoques
La réserve de phoques commence au phare d’Anholt. Une paire de jumelles permet de les observer quand ils prennent le soleil sur une langue de sable à fleur d’eau. La zone est strictement interdite d’avril à mi-juin…mais les bébés phoques ne savent visiblement pas lire. Du coup j’en ai croisé toutes les cinq minutes quand j’ai continué mon tour par la plage du versant sud. Et si les adultes vous repèrent à plus de 300 mètres, les bébés sont plus du genre à vous poursuivre de leur curiosité. Un vrai crève-cœur de ne pas pouvoir trop s’attarder, car sinon leur maman n’ose pas revenir. Mais vu que j’en ai croisé beaucoup…disons que je n’ai pas marché très vite. Attention, même s’ils vous font le coup des grands yeux mouillés, ne les touchez pas : ils peuvent transmettre des maladies à l’homme, et vice-versa. Pour avoir grandi au bord de la mer, presque « en compagnie » des phoques, j’en ai jamais vu autant d’un coup…et jamais de bébés.
Une île de bons vivants
Entre la montagne du nord et la montagne du sud –ainsi nommées des locaux, se niche le bourg d’Anholt. Plus développé mais moins animé que le port, ce n’est pas vraiment un endroit où je me suis attardée. Je suis vite repartie vers la pinède où j’ai croisé le fameux Jakob d’Anholt Gin. Ce gin produit à partir des genévriers qui tapissent l’île, que Jacob– le patron d’Orakel bar, me promet depuis mon premier coucher de soleil sur l’île. Jakob-avec-un-k est dans la place. Il rentre tout juste de vacances et le réapprovisionnement s’annonce. Après les écrevisses, le gin de Jakob est devenu un incontournable, dont l’emblème est le perce-oreille des sables endémique. Les meilleurs adresses pour manger et boire un verre sont sur le port, il n’y en a pas beaucoup, mais assez pour tester une nouvelle adresse tous les jours. Algot fra have propose des classiques de la cuisine danoise en concert live le week-end. Spiseriet sert le dîner sur des tables collectives dans une orangerie beaucoup trop mignonne. Le must étant Orakel bar au coucher du soleil, où à peu près tout le monde se retrouve pour un dernier verre, les doigts de pieds dans le sable.
Cette île est très belle, elle propose des paysages variés ! 😀
Géologiquement, c’est de la pierre de moraine venant de toute la Scandinavie, donc oui c’est une île très riche en paysages et ses plages sont jonchées de pierres de toutes les couleurs.