Saltholm, une île réserve naturelle dans l’Øresund

Saltholm

Mis à jour le 17 septembre 2024 par JulieB

Voguer vers Saltholm

Il est 10h pétante, nous larguons les amarres depuis le petit port de Sundby, sur l’île d’Amager. Malmö et le pont de l’Øresund en toile de fond, quelques arbres se dessinent sur une langue de terre à peine visible au ras de l’eau.Trente minutes plus tard, nous voici dans le chenal du port de Saltholm, Barakkebro. Nous avançons prudemment, l’œil rivé sur le sondeur de profondeur (lors d’une précédente sortie à la voile dans l’Øresund, nous avions effleuré une roche vers les hauts fonds de Saltholm). À part quelques vieux bateaux de pêche, il n’y a pas un chat. Nous débarquons sur un quai fantôme, dont l’infrastructure témoigne d’une ancienne activité.

Isolation insulaire à Saltholm

Officiellement occupée depuis 1230, Saltholm est ensuite devenue une station de quarantaine au XVIIIe siècle, elle était utilisée pour isoler les navires soupçonnés de transporter des maladies infectieuses, en particulier lors des épidémies de choléra et d’autres maladies. L’emplacement isolé de l’île en faisait un lieu idéal. Au fil du temps, avec les progrès des pratiques médicales, la fonction de quarantaine de Saltholmen a peu à peu diminué. Mis à part des pâturages immortalisés par le peintre Theodor Philipsen, l’île n’a guère servi que de carrière de calcaire pour la construction de la ville de Copenhague, puis de base militaire pendant les guerres mondiales. Si l’île a pu un temps accueillir près de 300 personnes, elle n’abrite désormais qu’une poignée de sommerhus bien éparpillées, et seulement une famille y vit à l’année.

Une flore et une faune exceptionnelle

En raison de son importance écologique, Saltholm est classée réserve naturelle par l’Union Européenne depuis 1983. Elle abrite en effet une diversité d’oiseaux exceptionnelle (canards, cygnes, oies, etc.), avec notamment la plus grande colonie d’eiders à duvet d’Europe du Nord, ainsi qu’une faune ovine et bovine. Sa flore est également riche et particulièrement adaptée aux conditions salines, marécageuses, et à un sol composé de calcaire et de silex. L’accès à l’île est donc limité (à partir de mi-juillet), surtout pendant la période de reproduction des oiseaux. Une colonie de phoques occupe toute la partie sud, rendant les abords de l’île strictement interdits.

Un écosystème fragile et à protéger

Vous l’aurez compris, cette île danoise à l’histoire et aux paysages uniques est très vulnérable, du fait de sa position et de son profil géologique. L’île dont le point culminant est une micro-falaise de 3 mètres de haut a pour un temps été convoitée pour y construire un aéroport international, puis le point d’attache du pont de l’ Øresund, dont le dévolu s’est ensuite jeté sur sa voisine Peberholm. En dehors de milliers d’oiseaux, l’île reste peu fréquentée par les humains. Afin de conserver cet environnement exceptionnel, l’accès est bien évidemment réglementé et payant. Nous n’y avons fait qu’un court passage, un peu sur la pointe des pieds. À une centaine de mètres du port, une tour d’observation offre une vue exceptionnelle sur l’île et sur l’Øresund. Elle est entourée de quelques fermes, dont l’ancienne école, et un petit musée-cabinet de curiosités. 

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