Lectures scandinaves: des crimes venus du froid

Mis à jour le 1 décembre 2021 by Julieb29


Dans ma bibliothèque scandinave: petite sélection de mes auteurs favoris ou en passe de le devenir!

Le polar scandinave ne cesse de se renouveler et fascine de nombreux lecteurs du monde entier. Adaptés en films ou en séries, vous en connaissez certainement plusieurs sans avoir jamais mis les pieds en Scandinavie. J’en lis depuis plusieurs années, et je me sens enfin prête à dresser une liste de mes lectures, ainsi que les ouvrages que je compte lire. J’ai marqué d’un ♥ mes ouvrages préférés, où ceux par lesquels je conseille de commencer. Dans le même esprit que mon article sur les séries scandinaves, la liste n’est pas exhaustive, et il s’agit avant tout d’une sélection qui m’est destinée et que je partage avec vous:

Les romans policiers danois

Jussi Adler Olsen: la série des enquêtes du département V, comprenant 6 titres: Miséricorde, Profanation, Délivrance, Dossier 64, L’effet papillonPromesse et Selfies. Pour l’instant j’arrive à suivre le rythme des adaptations cinématographiques en lisant le bouquin juste avant que Nikolaj Lie Kaas ne s’empare du rôle. J’ai tendance à préférer les romans (comme souvent), même si j’apprécie également les films. 4/7 lus.

 Profanation

Peter Høeg: La disparition pour inspiration, ou comment écrire un policier avec poésie.

 Smilla et l’amour de la neige

Elsebeth Egholm: Malheureusement seulement trois de ses ouvrages très populaires au Danemark ont été traduits aux éditions du Cherche Midi: Parent proches (United victims), De gré ou de force, Organes vitaux. Plusieurs de ses romans mettent en scène la journaliste Dicte Svendsen qui se trouve mêlée à des affaires criminelles ou qui, par ses initiatives, gêne le travail des enquêteurs de la police danoise. Le personnage de Dicte a donné lieu à la populaire série télévisée danoise Dicte, où l’héroïne est incarnée par la comédienne Iben Hjejle.


Les romans policiers suédois

Sjöwall et Wahlöö: Les pionniers du genre. Dans le cadre idyllique en apparence d’une Suède prospère au tournant des années 70, Maj Sjöwall et Per Wahlöö s’ingénient à montrer l’envers du décor dans leurs 10 romans écrits à quatre mains, racontant les enquêtes de l’inspecteur Martin Beck.

Pour reprendre une expression de Robert Deleuse dans Les Maîtres du polar, l’œuvre du couple scandinave est une « scannerisation de la société suédoise ». Per Wahlöö définissait le travail de son épouse et de lui-même comme « un scalpel ouvrant le ventre d’une idéologie appauvrie et exposant la morale discutable du pseudo bien-être bourgeois ».

Roseanna

► Camilla Läckberg: Elle est une des plus jeunes auteurs à succès dans son genre : en janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l’édition, dont Livres-Hebdo en France et The Bookseller en Grande-Bretagne, la place à la sixième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009. Les romans de Camilla Läckberg se situent tous près de son lieu de naissance, la petite ville côtière de Fjällbacka, en Suède.

La Princesse des glaces

Viveca Sten: Surnommée la nouvelle Camilla Läckberg, Viveca est l’auteure d’une série de romans prenant place sur la jolie île de Sandhamn, à l’entrée de l’archipel de Stockholm (adapté en séries télé).

Lars Kepler: est le nom de plume d’un couple d’auteurs suédois de romans policiers, Alexandra Coelho Ahndoril et Alexander Ahndoril.

Kristina Ohlsson: Kristina sait de quoi elle parle, car elle est analyste pour la police suédoise. Les enfants de cendres est le premier volet des enquêtes de Fredrika Bergman, dont 3 sur les 10 romans ont été traduits en français.

► Leif GW Persson: Criminologue suédois célèbre pour ses dix romans policiers (dont deux dans la série Bäckström) inscrits dans la veine de Sjöwall et Whalöö.

Emelie ScheppMarquée à vie

Kjell Eriksson: Originaire d’Uppsala, Kjell Eriksson a commi 10 romans, dont six traduits en français.

 Les cruelles étoiles de la nuit

Erik Axl Sund: Tiens, encore un duo d’écrivains suédois! Hakan Axlander Sundquist et Jerker Eriksson sont connus sous le nom d’Erik Axl Sund pour la trilogie Les Visages de Victoria Bergman (Persona, Trauma, Catharsis). Présentée comme le nouveau Millénium, la série met en scène une jeune femme souffrant d’un dédoublement de la personnalité, ainsi qu’une psy et un flic. La série Mélancolie Noire s’affiche encore plus sombre avec Les Corps de Verre. 

♥ Persona 

► Stieg Larsson: Est-il encore nécessaire de présenter l’écrivain de la série inachevée Millénium? ♥♥♥

► Åsa Larsson: L’avocate fiscaliste est bien la seule qui n’ait pas réussi à m’embarquer dans l’univers de son personnage. C’est un peu plat. Je fais la fine bouche car ce ne sont pas les bons polars scandinaves qui manquent…

 Håkan Nesser: romancier suédois qui signe 14 romans policiers, dont la moitié a été traduite en français. (Borkmann’s point conseillé par Lu sur Facebook)

► Liza Marklund: Les six premières des dix enquêtes de son alter ego Annika Bengtzon sont disponibles en français.

Deadline

Sara Lövestam: Chacun sa vérité. 

Henning Mankell: Mankell connaît une renommée internationale grâce à la série policière des enquêtes de Kurt Wallander, homme en perpétuelle interrogation sur le pourquoi des souffrances humaines et dont la devise est : “Les êtres sont rarement ce qu’on croit qu’ils sont”. Le personnage est inventé en mai 1989, et apparaît la première fois dans Meurtriers sans visage publié en 1991. Kurt Wallander mène ses enquêtes en Scanie, la partie sud de la Suède que j’ai eu le plaisir d’explorer en marchant dans ses traces.

Meurtriers sans visage

 Mari Jungstedt: Ses trois premiers romans se déroulent sur l’île de Gotland et mettent en scène le détective Anders Knutas et le journaliste Johan Berg. Deux de ses romans ont été filmés pour la télévision suédoise.


Les romans policiers norvégiens

Olivier Truc: Un Français parmi la sélection de romans policiers norvégiens! À Noël, j’ai littéralement dévoré les deux premiers romans suivant Klemet et Nina, membres de la police des rennes en Laponie. Les talents de conteurs d’Olivier Truc s’allient à une connaissance extrêmement précise de la zone et surtout de son peuple, les Sames. En tant qu’expatriée en Scandinavie, j’apprécie également le regard critique et franc que seul un “étranger” peut apporter à sa région de cœur.

Le dernier lapon 

Jo Nesbø: Un rupture des ligaments croisés brise sa carrière de footballeur, une chance pour nous lecteurs! Son premier roman policier, L’Homme chauve-souris (1997), remporte dès sa publication un grand succès public et critique. On lui compte une bonne quinzaine de policiers, dont les deux séries Harry Hole et Olav Johansen. Certains le connaissent sûrement déjà via la série Okkupert.

Monica Kristensen: Une aventurière des glaces (première femme à avoir mené une expédition en Antarctique), également  auteure de romans noirs dans un univers blanc, à Svalbard où elle a vécu pendant 6 ans, et où il n’y a pas que les ours polaires qui prennent des balles perdues.

L’expédition

► Karin Fossum: Elle se lance dans le policier en 1995 et devient “la reine du crime”. La série inspecteur Sejer compte 11 ouvrages, commençant par L’Œil d’Ève, dont 7 romans traduits en français.

Anne Holt: Ancienne avocate et ministre de la justice, rien que ça, Anne en a vu passer des histoires! Quand elle ne milite pas pour les droits des homosexuels, elle écrit des romans policiers à succès: 7 figurent à son casier judiciaire!


Les romans policiers islandais

Un proverbe local dit que la moitié des Islandais lit les livres que l’autre moitié écrit (cf. Le givre et les lettres) Les longs hivers islandais invitent à l’introspection et bien souvent à l’écriture. Parmi les nombreux ouvrages produits chaque année, quelques pépites de romans aussi noirs que le sable islandais:

Arnaldur Indridason :  « Le maître du polar est islandais ». Rien que ça! J’ai lu au moins 4 de ces 14 romans policiers, et j’ai été touchée par le personnage aussi élimé que son imper’, le commissaire Erlendur Sveinsson. Des histoires plus sombres les unes que les autres présentent à chaque fois des facettes de l’histoire et de la culture islandaise. La Cité des Jarres a été adapté en film en 2006 par le réalisateur de la série Meurtre au pied du volcan, Baltasar Kormákur.

♥  La femme en vert, La Cité des Jarres, Hypothermie, Hiver arctique, L’homme du lac

Arni Thorarinsson:  À l’instar de son créateur, le héro des romans policiers de Thorarinsson, Einar, est journaliste. Une écriture dynamique et une plume acérée, ainsi qu’une alternative aux nombreux commissaires divorcés, alcooliques ayant une fille à problèmes. Bref, un peu de fraîcheur dans un univers du “krimi” très codifié.

L’ombre des chats

Ragnar Jónasson: Vous vous souvenez de la série Trapped? Et bien elle est inspirée du premier livre de Jónasson, Snowblind. Trois autres bouquins suivent les enquêtes de l’inspecteur Ari Thor.

► Lilja Sigurdardóttir: Cinq romans à son actif, dont la série mettant en scène Sonia, une séduisante mère célibataire dans la trentaine…embarquée malgré elle dans des histoires de drogues, sur fond de crise financière islandaise (Piégée et Impliquée).

Ysra Sigurdardóttir: Sept romans policiers dont quatre traduits en français: Ultimes rituels, Biens mal acquis, Je sais qui tu es et Indésirable. Je n’en ai lu aucun, donc je ne peux pas en conseiller un plus qu’un autre.

Les romans policiers finlandais ??

Päivi Alasalmi: Des gens heureux

Leena Lehtolainen: Elle publie son premier roman à 12! La série Maria Kallio comprend 8 livres. Depuis 2007, Leena Lehtolainen s’essaye à d’autres genres littéraires, mais elle crée aussi pour une trilogie policière le personnage du garde du corps et enquêteur Hijla Ilveskero en 2009.


► Comment peut-on se procurer ces ouvrages en français en vivant à l’étranger? Je réponds à la question dans un précédent post sur les galères de la lecture en voyage!


Avez-vous des suggestions, des romans préférés à partager? 

4 thoughts on “Lectures scandinaves: des crimes venus du froid

  1. D’abord, merci pour cette liste.

    Je vais essayer d’y trouver mon bonheur, même si, jusqu’à présent, mes incursions dans le polar scandinave ont été plutôt décevantes.

    Je n’ai lu qu’un Camilla Lackberg — apparemment, son meilleur : La Princesse des glaces — et j’ai été très déçu : long, long, long, bourré d’invraisemblances, rempli de clichés, d’interminables détours, d’intrigues secondaires superflues, de personnages insipides (voire carrément stéréotypés), de métaphores risibles («un ménage de printemps de l’âme») et de réflexions qui donnent l’impression de lire de la psychopop à deux balles ou un roman Harlequin.

    J’ai, bien sûr, lu «Millénium», après avoir vu les films (bien meilleurs à mon avis). Les deuxième et troisième tomes de Larsson comportent des longueurs interminables (alors que les films vont à l’essentiel).

    J’ai donc hésité longtemps avant de lire «Millénium 4», sachant que l’auteur (David Lagercrantz), qui a repris le flambeau, n’avait jusque-là publié qu’une bio de sportif et que les critiques étaient tièdes, voire carrément négatives. Or, surprise ! J’en suis à ma troisième lecture et je ne suis pas encore rassasié. Intrigue traitée avec génie et respect total de la psychologie des personnages. Je mettrais bien 4 ou 5 coeurs.

    Puis, vint Millénium 5. Après le feu d’artifice du tome 4, ce cinquième volume devait en principe porter sur le combat final entre Lisbeth et sa soeur jumelle Camilla. Mais non ! Cupidité oblige, on a voulu profiter de la manne et soutirer plus d’euros aux gogos fans de la série avant de leur servir cette finale dans un sixième tome à venir. Très décevant !

    D’ailleurs, quand j’ai vu récemment la bande-annonce du film tiré du tome 4 — co-production américano-suédoise –, j’ai tout de suite compris qu’on avait encore mis le dieu dollar en premier et sacrifié une intrigue géniale pour y mettre ce que j’appelle du «pif-paf-bing-bang» à l’américaine. Pas question d’aller voir au cinoche ce qui m’a tout l’air d’un navet.

    Je vais tout de même noter quelques-uns de vos auteurs et me jeter à l’eau (sans risquer grand-chose, puisque je vais emprunter les bouquins à ma bibliothèque municipale). Je vous en donnerai des nouvelles.

    • Bonjour François, Merci pou ce commentaire détaillé. Je n’avais pas vraiment envisagé de lire la suite de la série Millénium, mais maintenant j’y pense. J’avoue avoir été beaucoup déçue par certains polars nordiques. Ils appliquent souvent une même recette, qui à force est lassante (peut-être est-ce à cause de leur ateliers d’écriture de polars, où on leur enseigne la méthode pour pondre des best-sellers)? Bonne lecture!

      • Merci pour votre réponse et pour cette info que je n’avais pas : les ateliers d’écriture.

        Chose certaine, je viens d’essayer de me taper «Bien mal acquis» d’Yrsa Sigurdardottir et j’ai abandonné en cours de route. Moi qui aime bien le vin, j’avais l’impression de boire de l’eau : insipide, incolore et inodore.

        Pourtant, j’ai longtemps rêvé de visiter l’Islande.

        J’ai d’ailleurs adoré votre billet sur Reykjavik.

        Vos billets sont toujours magnifiquement écrits et agrémentés de belles photos.

        D’ailleurs, je ne cesse de faire de belles découvertes sur votre blog, qui mériterait beaucoup plus que ses quelque 1 000 abonnés (quand je pense que certains blogs totalement insignifiants attirent jusqu’à 100 000 abonnés, je suis découragé de la nature humaine).

        Je vais continuer mes découvertes.

        Bravo !

        • Merci François! J’avais passé beaucoup de temps sur cet article de Reykjavik. La “communauté” s’élève à “un peu plus” de 1000 en cumulant les différents réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Twitter), mais ce n’est évidemment pas la quantité qui compte. Je préfère plus d’interaction sincère. Cela dit, certains de mes articles ont obtenu plus 100 000 visites, donc c’est une niche assez large 😉 Bonne lecture!

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